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Métamorphisis – Aurore Le Ludec

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De l’écoulement à l’absorption de la peinture textile sur des superpositions de tissus en coton, il s’agit d’évoquer un processus de transmutation. Ici, après analyse du phénomène menstruel, Aurore Le Ludec a développé un procédé pictural qu’elle réalise uniquement pendant la période de règle et qui me permet une transposition symbolique d’un sang qu’elle considère comme synonyme de blessures et de traumatismes en sang-peinture créateur. Ces écoulements de peinture textile sont effectués sur une superposition de tissus qui pour moi évoque la dimension transgénérationnelle de mon travail. L’OpenBach a accueilli l’exposition metaphorsis du 19 au 23 avril 2023.

Aussi loin qu’elle se souvienne, il y a cette sensation d’être dans un corps désincarné qui doit retrouver son enveloppe et ma première approche du textile à travers le Diplôme des métiers d’art en réalisation de costume lui a permise d’éprouver les sensations d’une carapace textile. Dans un second temps, mes trois années de peinture sur tissus aux Ateliers Beaux arts de la Ville de Paris m’ont apporté un lieu d’expression picturale sur tissus. C’est dans un dernier temps, que elle a développé dans le cadre d’un Master 2 de recherche en arts-plastiques une recherche-création portant sur la transposition symbolique du sang menstruel en un geste pictural et qui s’inscrit dans l’élaboration d’un processus en lien direct avec la matérialité du tissu et de la peinture textile. En toile de fond, il y a l’importance de la récupération des tissus venant de ma famille paternel, qui, trois générations me précèdent, avait développé une activité de tisserand. Cette idée de la transmission transgénérationnelle est fondamentale puisque ma pratique de l’écoulement sur tissus superposé fait référence aux anciennes protections hygiéniques et aux blessures/traumatismes enchevêtrés. Ici, le faire-corps émotionnel, psychique et physique avec la peinture et le tissu constitue à la fois une réappropriation de mon corps et une protection. En parallèle de cette pratique picturale, j’ai développé celle de l’autoportrait et du portrait en fixant mon regard ou celui sur les photos des femmes de ma famille et en essayant de très peu regarder la feuille afin de donner à voir des émotions et expressions non visibles.